Un soir autour du clitoris

Mon nom est clitoris –
Réalisation Lisa Billuart Monet & Daphné Leblond

3.12.2019 | Projection en avant-première | Cameo

J’avais repéré cet événement au cinéma Caméo de Namur sur mon fil d’actualité Facebook .

Un documentaire qui allait nous parler du clitoris, un événement en soi. Le sujet m’intéressait évidemment, et je ne devais pas être la seule. Je partageais donc cette info autour de moi, et mis l’événement à mon agenda.

Le soir venu, entre la fatigue de la journée, la sauce bolognèse à faire avec et sans viande ( parce que non, nous ne sommes pas tous végétariens dans la famille) et laisser les enfants en autogestion le temps de la projection…Il m’en fallut du courage. Affronter le noir et le froid, prendre la route vers ce documentaire qui me faisait pourtant de l’oeil depuis quelques jours.

Et la première leçon de cette soirée est que oui, définitivement, il faut parfois sortir de sa zone de confort pour prendre du plaisir. Car oui s’enfuir de la maison pour un moment rien qu’à moi, orienté sur un sujet qui me passionne et ce malgré le noir et le froid, oui j’y ai pris du plaisir. Quelle que soit l’issue de ma journée, j’avais déjà gagné quelque chose.

Deuxième leçon de cette soirée est que oui, définitivement, les témoignages de vie me touchent. Ce documentaire est le témoignage de jeunes femmes (21 ans-25 ans) sur leurs plaisirs sexuels.

Les premiers émois sexuels, les premières masturbations, les premières fois, les premières idées reçues déconstruites, les premiers orgasmes, … Ces jeunes femmes se livrent avec pudeur, humour, retenue, franc-parler, mais à chaque fois avec cette même authenticité. Une authenticité qui me touche. Où je me surprends à avoir de l’affection pour elles dans ce qu’elles ont traversé et leurs visions du plaisir sexuel.

Car au final c’est bien de cela qu’on parle ce soir, du plaisir au féminin.

Certes on y parle clitoris , mais finalement si peu.

A base de leurs réflexions, je me suis projetée dans ma propre histoire. J’ai tenté de répondre aux questions qui leur étaient posées, et j’ai analysé leurs réponses. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est mon activité préférée, analyser. Je me suis également souvenue de mon propre trajet vers le plaisir. Ainsi que de celui de mes ami.e.s, et de celui de mes patient.e.s.

Alors oui, il faisait noir et froid sur le chemin pour y aller (et revenir – ben oui toute bulle intemporelle a une fin). Mais c’est un peu de chaleur et de lumière que j’ai trouvé ce soir. J’ai ri souvent, j’ai été touchée, émue. Et je suis ressortie avec l’envie de poursuivre cette série de portraits avec des femmes d’un autre âge, dans une autre période de vie. J’ai eu envie que de tels témoignages soient possibles et accessibles. Car une des forces du témoignage est de se sentir moins seul.e.s.

Et c’est peut-être ça la force de ce documentaire, c’est de rappeler que le plaisir sexuel est universel. Qu’en matière de plaisir, il n’y a pas de normes. Que le trajet vers ce plaisir est semé d’essais, d’expériences. Qu’une des clés du plaisir sexuel est la connaissance de soi et sa capacité à s’écouter.

Faute d’être réalisatrice, c’est en devenant sexologue que j’espère permettre le dialogue, le partage d’expérience, faciliter le trajet vers le plaisir. En attendant je vous invite à aller visionner ce film au dispositif simple mais efficace.

https://www.iotaproduction.be/film/monnomestclitoris/

Laisser un commentaire